PHILA II : La vie au village d'Hélio(polis)

Publié le 22 Avril 2019

Inédit

 

Extraits du carnet manuscrit de 1936, Fila II
rédigés par Auguste PIGUET, confiés par Pierre-André Reymond, son petit neveu.

Dans le texte , j'ai ajouté des précisions en italique.

  Jeudi 2 juin 1936

  Les Theillet viendront probablement s’installer au village en abandonnant les ruines du pénitencier. L’administration de l’île leur a construit au centre d’Hélio, une charmante petite maison toute blanche. Ils en occuperont l’étage. Le sous-sol est déjà loué à une dame Chaudière dont il sera question dans un chapitre spécial.

  Revue NATURISME n°369 du 15 mars 1936

Le déménagement est retardé par l’installation du téléphone automatique entre Avis et Hélio. Les travaux viennent d’être momentanément suspendus parce que l’entrepreneur avait voulu planter des poteaux en plein maquis pour couper court. Or, la route entre Avis et Hélio appartient bien aux Durville qui l’ont construite à leur frais. Tel n’est pas le cas du maquis demeuré propriété de la Marine. Redoutant un procès, le Dr Durville survenu sur ces entrefaites a pris les mesures nécessaires pour faire arracher les poteaux plantés hors du terrain concédé ce qui retardera de plusieurs semaines l’installation des Theillet au village.

    Revue NATURISME n°380 du 1er septembre 1936 du 15 mars 1936

Leur petite maison blanche servira de bureau de poste. Gros avantage pour Alfred Reymond qui n’aura plus à courir à l’Avis à tout bout de champ à ½ heure de distance. La voisine immédiate du Bazar, Mme Tailland vient de mourir en clinique à Hyères. C’était une personne de 50 ans environ. Jacqueline allait naguère chez elle tous les jours chercher du lait de chèvre, lait, qui paraît-il n’a aucune odeur spéciale car les chèvres d’ici vivent au maquis et ne connaissent pas la stabulation. Mme Tailland atteinte de gangrène aux jambes causé par le manque circulation aux extrémités aurait dû se soigner plus tôt. Il a d’abord fallu lui couper une jambe. On renonçât à amputer l’autre, voyant que la fin approchait.

  Rencontré avant-hier à 8 h du matin Mme Theillet qui, au pas de course venait apporter l’avis de décès. La vieille mère de Mme Tailland vivait avec elle.  Cette dame passe les 80 ans mais ne les portent pas. Elle vient de la Somme à l’autre extrémité de la France. Il paraît que les frais d’hôpital mangeront le peu que possède Mme Tailland et que la villa devra être vendu. Qu’en adviendra t 'il de la grand-mère. La maison Tailland repose en contrebas sur piliers de béton. On a ainsi évité un creusage nécessaire du roc.  
  Pendant l’absence de Mme Tailland, c’était une voisine Mme XX qui s’occupait de la grand-mère.

 

Rédigé par HODIE

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