« Ce que j’ai pas retrouvé ailleurs que sur l’île du Levant c’est cette unité, dans la chaleur du soleil ou du vent, du temps, dans le silence complet. Et quand on dépasse le silence complet on entend un autre monde. « Beingness » en anglais, cette sensation d’être plein, complet, de ressentir la résonance de l’être à l’intérieur de soi-même. »

Léonard Lassalle me reçoit sans sa chaleureuse et mystérieuse maison, nichée en pleine nature dans cette petite commune du Vaucluse Beaumont-du-Ventoux, à proximité des Monts Ventoux et Serein.

Sa vie est un roman Léonard, au point qu’il l’a racontée dans un récit intitulé ‘Walnuts and Goat Cheese‘, en français « Noix et fromage de chèvre ».

C'est sans doute la première photo de la calanque des Moines
A gauche Sylvette David et à droite Léonard (François)
Coll. Léonard Lassalle

Léonard nous a quittés en octobre dernier. J'ai eu la chance de le rencontrer plusieurs fois dans sa maison au pied du Mont Ventoux. Cet épisode lui rend hommage. Je le dédie à ses enfants.

Léonard voit le jour en 1937 à Nice. A 5 jours il est amené sur l’île du Levant que sa mère, Honor David-Gell découvre en 1932 où elle s’installe avec son frère aîné Philippe et sa sœur Sylvette, et ses parents, son père le colonel Gell, héros de la guerre 14-18 et sa mère GG. C’est le décès prématuré et tragique à quelques jours de sa première fille qui la détourne de la médecine classique et l’invite à se tourner vers les idées révolutionnaires des frères médecins Durville qui vantent les mérites de l’exercice physique, d’un régime alimentaire sain, et de la médecine par les plantes. Elle adhère à ses idées au point de quitter Paris, son mari, Emmanuel David, célèbre galeriste, pour le Levant où les Durville créent alors le village d'Héliopolis....

Coll. Léonard Lassalle
 

Avec Léonard, on a parlé d'amour, de secret, de liens du sang, de Picasso, de la guerre, de désir, de mémoire, d'observation, de peinture, de couleuvre, de Vallauris, de Londres et d'omelettes aux ananas....

    « On est très attachés au côté très nature, authentique, du lieu. J’ai toujours dans l’idée qu’il ne faut pas perturber le décor. On est là pour s’y insérer au maximum. »

La famille de Myriam est installée sur l’île du Levant depuis 1954. C’est son grand-père, Gaëtan, qui tient un magasin de retouches pour la marine à Toulon, qui découvre pour la première fois l’île en 1954. Sa mère Denise a 14 ans et son oncle 10 ans. 

Sous le charme de l’île, ses grands-parents décident de reprendre le restaurant la Paillotte jusqu’en 1958. Ils achètent en 1957 la maison des Bouchat qui deviendra, après quelques aménagements, l’Hôtel Gaëtan, et qui ouvre ses portes en 1957. Il fait partie des premiers hôtels implantés sur l’île. C’est donc la 67ème saison de l’hôtel au sein de sa famille. Un établissement dont Myriam et sa famille s’attachent à perpétuer l’esprit authentique et rustique dans la tradition des médecins Durville qui créèrent ici la cité naturiste Héliopolis en 1931.

Vers 1950/1952 Coll. Marie-Claude Sales Comby
Avec les nomsd'aujourd'hui

    « La vie insulaire, ça vous aspire et ça vous inspire… »

Originaire de Montreuil, Claude est né en 1932 et a grandi en région parisienne. Il embrasse une carrière militaire comme fusilier marin. De retour de guerre d’Indochine, il est affecté au Levant en 1955.

Claude et Edith

Pierre Héry et Claude devant la Source en construction (1955)

 " Soit on s’adapte vite soit on ne sera jamais naturiste parce que notre éducation ne nous le permet pas. Mais rares sont les gens prudes au point de ne pas vouloir se déshabiller. La nudité ne choque plus. "

Chers invités, auditeurs réguliers ou occasionnels du podcast Frag'île,

Je réalise le podcast bénévolement et avec passion depuis plus de 4 ans maintenant.
4 années durant lesquelles j’ai publié entre 2 et 4 épisodes par mois. Le podcast compte aujourd'hui plus de 130 épisodes, des centaines et des centaines de traversées à la découverte de ces 3 îles aux identités uniques et singulières, de femmes et d'hommes aux parcours étonnants.

Je m'adresse à vous aujourd'hui car je sens aujourd'hui les limites de ce modèle bénévole.
En effet, chaque épisode du podcast nécessite un travail préparatoire important, recherches, lectures, prises de contact avec les invités, déplacements sur les îles, interview, montage, post-production, valorisation sur les réseaux sociaux...
Tout ceci prend du temps et représente un coût, que je prends en charge depuis le démarrage du podcast:

    Matériel d’enregistrement
    Frais de montage, d’habillage
    Frais d’hébergement du podcast sur les plateformes de diffusion
    Frais de transport (train, bateau…) et d’hébergement occasionnellement pour aller à la rencontre de mes invités

J’ai choisi de ne pas avoir recours à la publicité dans le podcast pour le confort d’écoute et dans le souci de vous proposer un podcast 100% indépendant.
Vous êtes nombreux à me dire et m’écrire à quel point vous appréciez la qualité et la richesse du podcast, en quoi il nourrit votre connaissance des îles et vous y relie même, pour les plus éloignés. L'économie du podcast est précaire et fragile. Beaucoup de personnes en écoutent, mais rares sont ceux qui durent, faute de moyens.

C'est pourquoi je fais appel à vous aujourd'hui pour soutenir le développement du podcast et me permettre de poursuivre l’aventure.

Ingrid

    « Cette liberté absolue, que l’on ressent en étant nu, ça reste un apprentissage et je pense que ce sera un apprentissage toute ma vie. » Isabelle

    « Il y a une respiration  artificielle du Levant qui rejette tout ce dont l’île ne veut pas. L’île retrouve toujours son équilibre. Cette mémoire qui se perpétue de génération en génération, c’est ça l’énergie de l’île. » Lionel

Isabelle et Lionel sont tous les 2 originaires de la région, Isabelle de Toulon et Lionel de la Seyne sur Mer. Ils découvrent le Levant en 2006 lors d’un court séjour qui marque le début d’une longue série.
En 2015, ils reprennent la boutique Le Minimum pour y installer leur boutique d’antiquités sur l’île: l’érotique traversée des siècles.

Avec Isabelle et Lionel, on a parlé d’antiquités, de marginalité, de naturisme à la carte,  de câlins, de famille, d’amour, de vulnérabilité, d’honnêteté et d’alignement des planètes…
 

« Arriver à Port-Cros, c’était sans doute pour ma grand-mère une manière de rompre avec tous les codes de son milieu, la haute bourgeoisie, d’être au naturel dans des relations humaines simples, et dans cet émerveillement de la nature qui était déjà très préservée. »

François est l’un des petits enfants de Paule Desmarais qui acheta l’île de Port Cros aux enchères en 1937. 

Avec François on a parlé de sa famille, de vision insulaire, de Port-Man, de Vivienne de Watteville, de Yann Arthus-Bertrand, de Camille Etienne, de José Bové, d’écologie, du Parc national, de huppes, d’acidification des océans, de mer et de bateaux….

Pour ceux que l’histoire de Port-Cros intéresse, je vous invite à écouter ou réécouter le témoignage de Pierre Buffet, propriétaire du Manoir et héritier de Marcel et Marceline Henry et celui de Laurence de Cabarrus, la sœur de François.

Avec Jean-Louis, on a parlé de sa découverte du Levant et de ses souvenirs de la partie militaire, de la vie avant l’électricité sur l’île, de ses fonctions à la tête de l’entreprise de transport, du plaisir de se baigner nu et de son changement de regard à travers le naturisme.

    « Au Levant, on vit en dehors de la réalité de la vie. Pour aimer le Levant il faut partir un peu. »

Avec Sonia on a parlé de mer, de baignade, de convivialité, de rapport au corps, de vulnérabilité, de vieillesse, et de transmission.