Publié le 28 Octobre 2022
Collection reliée de la Revue Naturiste Internationale
n°31 d'août 1958
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On aperçoit "le pont" de l'Ayguade du Levant en arrière plan !
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île du levant - domaine naturiste d'héliopolis, cité du soleil
son histoire, la vie locale, la faune, la flore et son environnement
Publié le 28 Octobre 2022
Collection reliée de la Revue Naturiste Internationale
n°31 d'août 1958
On aperçoit "le pont" de l'Ayguade du Levant en arrière plan !
Publié le 6 Juin 2022
Publié le 24 Septembre 2021
Source : Revue FKK 1959 - Bruno Saurez
Publié le 4 Mars 2021
Merci à Silvia Dessalles pour l'envoi de divers documents et revues des années 1950-1960 !
Publié le 9 Mai 2020
Publié le 3 Mai 2019
Un post sur Facebook du groupe "Les isles Dor Stoechades: Port Cors, Isle du Titan et Porqueroles"
HÉLIOPOLIS d'après le texte d'Hélène ANDRÉ
Editions de la Foux / Draguignan 1958
La pointe de Galère franchie, l’Île du Levant apparaît avec ses bungalows clairs, piqués ça et là dans le maquis. Voici le village naturiste: Héliopolis, en gradins sur la colline. Il s'agit bien là d'une "ville qui s'offre au soleil". Ce nom grec ne nous étonne pas. Tout ici, en effet, nous suggère, dans l'élégance et l'harmonie, la beauté et la pensée grecques.
Les chemins s'enfoncent pourtant dans la broussaille, mais cette végétation drue et basse, qui mêle bruyères, arbousiers, lentisques et cistes, est différente de celle de Port-Cros. Elle est moins "exotique".
A chaque pas, à travers les chemins bien tracés sur lesquels nous croisons parfois une jeep, les abris blancs et ocres des naturistes ne nous parlent pas d'une civilisation ordinaire : la nôtre. Ils sont plutôt là comme les témoins d'une civilisation oubliée qui remonte à des millénaires.
Un homme nu cultive son jardin. Près de lui, sa femme, nue elle aussi, épluche des légumes. Ici s'est réfugiée la vraie joie de vivre.
Nous rencontrons d'autres nudistes au hasard des chemins du village. Ces corps exposés au soleil et au regard des "civilisés" que nous sommes ne nous choquent pas. La plupart d'entre eux sont harmonieux, moulés par l'eau, le sel et le hâle qui ont encore façonné les formes souples et brillantes.
Au dessus du débarcadère, un restaurant conçu dans l'esprit provençal avec ses poutres, vernies, ses fenêtres à petits carreaux, domine l'immensité de la mer. De petites tables ajoutent à l'intimité de l'atmosphère simple et accueillante de cette pièce.
Autour du bar en arc de cercle, face à la porte d'entrée, des pécheurs vont et viennent en familiers de la maison et notre pêcheur du matin (celui qui nous a conduis de Port-Cros à l’Île du Levant) s'est transformé : il a revêtu la veste blanche du cuisinier, a préparé lui-même une langouste dont nous garderons le souvenir. C'est lui aussi qui nous servira, avec ses gestes de provençal racé, arrondis souvent en un mouvement d'offrande, toujours mesurés cependant. Il restera un moment debout, près de notre table, le regard vers le large, il nous parlera d'art et de littérature, évoquera les noms de Camus, de Malraux et cela ne nous surprendra pas. Mais il ne nous livrera pas les secrets de ses recettes de cuisine...
Il y a quelques instants, nous parcourions les chemins d'Héliopolis, semés de minéraux curieux et rares qui donnent à cette terre une singulière phosphorescence. Au retour, dans la cuisine claire du restaurant, nous avons retrouvé ce même éclat sur les écailles des poissons de roche qui ont servi à préparer le repas.
Et maintenant, au loin, le sillage d'un bateau prolonge l'éblouissement et la fragilité de nos rêves. Il traîne avec lui sur la mer les clairs enchantements de ces terres de lumières.
Publié le 17 Mars 2019
Publié le 2 Octobre 2018
Publié le 30 Septembre 2018
ÉDITION SPÉCIALE DE LA REVUE NATURISTE INTERNATIONALE
L'ILE DU LEVANT
NOUVEAU GUIDE 1958
"C'est arrivé au Levant"
1957
De l'Ayguade si vous mettez cap au sud, vous naviguez d'abord sur des eaux abritées, entre le Levant et Port-Cros. Bientôt l'horizon s'élargit vers la haute mer, vous apercevez sur votre droite la pointe noire de Maupertuis. (Sur votre gauche plutôt).. Elle annonce la mer houleuse, parfois forte. Passé le cap, la côte n'est qu'un abrupt amoncellement d'énormes rocs détachés de la falaise qu'écrase la chaleur. Sauf sur deux ou trois points, il est impossible d'accoster. Souvent, il est encore plus difficile de repartir.
C'est pourquoi nous décidâmes de passer la nuit sur place. Inspiration qui devait nous renseigner tout à fait sur le sens poétique de l'expression "l'horreur d'une profonde nuit", dessein pourtant favorisé dès l'abord par une chasse exceptionnelle. A la tombée du jour, nous étions gavés de poisson frit, béats, nous sucions nos doigts après avoir fait disparaître une cigale de mer de belle taille, rôtie et assaisonnée avec ses propres œufs écrasés dans l'ail et l'huile d'olive.
O nuit enchanteresse, divin ravissement...chante la prima donna. Comment donc ! A peine avions-nous fermé l’œil que les escadrilles légères de moustiques obscurcirent l'horizon. Le bruit des claques que nous nous assénions fut soudain couvert par les hurlements des escadrilles lourdes de goélands entrées en action. Les goélands, furieux de la présence de ces intrus sur leurs rochers, se laissaient tomber sur nous comme des pierres, lançant en nous frôlant des cris sans nom, écœurants.
En déroute, nous errions parmi les blocs rocheux, risquant à chaque pas de nous rompre le cou.
"Qu'une nuit paraît longue à la douleur qui veille :" (B. Joseph Saurin - 1763). Tu parles ! Suppliciés par les moustiques, traqués par les goélands, martyrisés par l'insomnie et la fatigue, asphyxiés par le feu anti-moustiques, nous n'avions plus que la ressource de nous jeter à l'eau.
" Que dis-tu de la nuit, sentinelle ? La matin vient..." (La Bible, Livre d'Isaïe). " C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière." (Edmond Rostand).
Ah ! nous les attendions à genoux la lumière et le matin pour laver nos blessures. Le soleil d'Austerlitz se leva sur notre Waterloo et, derrière nous, s'éleva un bruit singulier.
Un coq saluait le fin du jour ?
Non. Alignés sur le bord de la falaise, les goélands vainqueurs ricanaient.
Publié le 29 Septembre 2018
ÉDITION SPÉCIALE DE LA REVUE NATURISTE INTERNATIONALE
L'ILE DU LEVANT
NOUVEAU GUIDE 1958
"C'est arrivé au Levant"
1955-56
Cette autre histoire se prolonge d'une saison à une autre, car l'assassin revient toujours sur les lieux du crime, mais quand il a le temps.
Voici les faits. Depuis q'a été réduit le périmètre naturiste au Levant, il est malaisé de "se prendre" une bouillabaisse. Si bien qu'on a découvert les mérites du civet de poulpe, de la murène mayonnaise et du congre à la rouille. Furetant entre la Galère et l'Avis, j'avais aperçu sur un fond minable un objet qui ressemblait à un vieux couvercle de lessiveuse d'assez grand diamètre. A tout hasard, Raymond Adout (enquête-filature-discrétion) plongea et souleva le couvercle. Un beau congre démarra dans un nuage de sable. Je l'embrochais de travers, il se décrocha et fila vers une fissure obscure où je le suivis. Sous la houle, l'eau profonde siphonnait là-dedans et je me trouvai nez à nez - exactement - avec le congre.
Sur-le-champ mué en champion de brasse papillon, je rentrai le ventre mieux que Miguel Dominguin dans l'arène pour laisser foncer l'affreux, qui finalement, ut harponné, estourbi, fricassé et enseveli en terre chrétienne sous un linceul d'aïoli.
L'année suivante, une dorade vagabonde nous ramena sur les lieux du crime. Apercevant le couvercle, nous échangeâmes, à travers nos masques de verre, un regard amusé en souvenir du rodéo passé.
Raymond, qui ne doute de rien, plongea enquêter sous le couvercle. Sait-on jamais ? J'eus à peine le temps de viser et de tirer, un superbe congre se tordait sous ma flèche ! Cette fois, ça n'avait pas fait un pli.
Une communication à l'Académie des Sciences nous semble s'imposer. Elle débutera ainsi : "Le congre, constituant un plat apprécié lorsqu'il est coupé en tranches et accomodé à l'aïoli, vit caché sous de vieux couvercles de léssiveuse. Le chasseur de congres aura intérêt à rechercher de tels couvercles. Dés qu'il apercevra un, il le soulèvera sans précautions inutiles. A ce moment, le congre, etc..."