Publié le 30 Août 2010
Extraits des pages 141, 142 et 145 du livre « le nudisme » de Jean Deste édité chez Pierre Horay – 1961
Héliopolis devait être une cité rustique " où —-précisaient les statuts — les amateurs d'air et de soleil viendraient dans le cadre d'une nature splendide se reposer des fatigues de la civilisation urbaine, en passant des vacances simples avec le seul luxe d'un idéal élevé et le seul souci d'une santé plus robuste."
Relevant administrativement de la municipalité d'Hyères, l'île du Levant ne pouvait devenir la capitale européenne du nudisme qu'avec l'agrément des édiles. En aucun cas, il ne pouvait être question de créer un village dont les habitants (autochtones et villégiateurs) vivraient absolument nus : la loi française s'y opposait catégoriquement. Par contre, dès les premiers fourrés d'un maquis épais et omniprésent, la tenue de nature ne risquait de choquer que ceux qui voulaient l'être : personne n'étant obligé d'aller débusquer, à travers les grenadiers, chêne-liège, lauriers-roses ou eucalyptus, les modernes, prudents et discrets Adam et Eve,
Dans le village d'Héliopolis, hommes et femmes ne sont astreints qu'au port de ce bout d'étoffe triangulaire fixé par une cordillère. Il en est de toutes les couleurs, de tous les tissus, que l'on peut se procurer sur la place. Car si — selon le vœu des fondateurs — il n'y a pas de casino au Levant, on y trouve deux bazars, six hôtels, neuf restaurants, trois magasins d'alimentation, deux salons de thé, une boulangerie, une librairie-mercerie-journaux et un nombre respectable de cafés bars...
Ceux qui ne veulent ni loger en hôtel ni coucher sous la tente peuvent louer une villa ou un bungalow. il en est de ravissants, minuscules, rosés ou blancs, avec terrasse, au milieu des fleurs et des oiseaux. La plupart ont vue sur la mer. Certains sont exposés aux souffles du mistral, bienfaisant par canicule, insupportable par gros temps….
La crique, de l'Ayguade n'est pas nudiste : c'est là qu'accostent les vedettes venant du Lavandou. . L'endroit étant « public» on n'y voit nus que des seins : le minimum est obligatoire. Il y régne, aux heures d'arrivée et de départ, une familière ambiance. Toutes les tenues se mêlent, du complet veston avec nœud papillon au plus élémentaire bikini, en passant par la saharienne, le jupon gonflant ou la serviette éponge nouée en paréo.