L’ILE DU LEVANT ET L’ARCHIPEL : JARDIN NATUREL, HABITE & CULTIVÉ 4/6

Publié le 13 Octobre 2025

Le partage du jardin, nouvelle condition de l’île
Thierry Laverne, novembre 2017

4 HABITER - CULTIVER – RELIER, LE JARDIN HABITE ET NOURRICIER DU LEVANT


Habiter, Cultiver, Relier, ces trois verbes conjuguent les enjeux nécessaires au développement durable de l’île du Levant, afin de renouveler et partager au travers de son projet de jardin, les valeurs d’urbanité de l’île, de restauration naturelle de son écosystème et de responsabilité alimentaire de ses habitants :
- Habiter et partager le jardin plutôt qu’occuper l’île et donner du sens à l’ensemble par la présence de chacun et partager un nouveau mode de vie solidaire entre l’ensemble des habitants résidants usagers et visiteurs de l’île ; Maîtrise du nombre des constructions, place, distance et rapport entre elles et avec l’ensemble (espace et paysage, mimétisme, emprunter, se glisser, partager…) Procédés constructifs (matériaux économes et renouvelables, gestion du chantier) Rapport au sol (fondations, imperméabilisation…) Impact sur le milieu et la planète (eau, assainissement, énergie…) 
- Cultiver le jardin naturel et développer le jardin nourricier afin de de redonner à la nature et à l’agriculture une place suffisante et indispensable sur l’île du Levant. Ce projet est nécessaire pour ancrer concrètement ces responsabilités environnementales et alimentaires, comme condition de nouveaux modes de vie quotidiens heureux des levantins et comme motivation supplémentaire de ses visiteurs. Développer un projet végétal et de biodiversité, capable de restaurer la nature et le paysage de l’île et définir des conditions de gestion naturelle de la ressource en eau et de la biodiversité, afin de restaurer son écosystème déséquilibré 
Réserver et développer des espaces de productions agricoles capables de produire des produits d’exception d’origine du Levant, qui répondent à la responsabilité alimentaire des levantins et contribuent à un nouveau rayonnement de l’île visionnaire. Diversifier le projet de l’île par son projet agricole et y développer de nouvelles solidarités, de nouvelles économies et de nouvelles proximités fécondes avec le village, au bénéfice réciproque des jardiniers et des habitants.
- Relier l’ile habitée par ses jardins et l’armature de ses promenades, privilégier la contigüité naturelle du jardin à la continuité urbaine du lotissement. Restaurer une armature d’espaces publics capables de parcourir l’ensemble de l’île, révéler la qualité de ses différentes situations et de ses paysages ; Relier les principales destinations et espaces publics majeurs de l’île ; Réunir les levantins et inspirer la restauration collective de leurs jardins privés. Renouer des relations authentiques entre l’île du Levant, l’archipel et la côte et développer des liaisons légitimes et indispensables au rattachement des levantins au reste du monde.

Nouvelle texture naturelle et nouvelle armature de Paysage
Produit par la vision hédoniste d’Héliopolis, le jardin habité du Levant a perdu son sens et l’extension du lotissement a dénaturé l’île naturelle, en réduisant le projet levantin à la seule valorisation de ses constructions privilégiées en balcon sur la mer. Mais sans la mer et sans l’île, cette situation ne serait sans doute guère plus enviable que nombre de lotissements occupant des situations analogues sur le littoral. Ainsi, afin de renouer avec les conditions originelles de son projet et ancrer les conditions de sa durabilité, le lotissement du Levant doit pouvoir restaurer à la fois, le sentiment de l’île sur laquelle il est installé et la dimension naturelle du Parc 
auquel elle appartient.
Plus que par la redéfinition d’une composition paysagère exigeante et complexe, c’est à la restauration de la texture naturelle de l’île, à la renaturation modeste mais obstinée de chaque mètre carré, que la reconquête paysagère du Levant doit être consacrée. C’est en ancrant par ailleurs cette dimension naturelle comme condition indéfectible des nouveaux modes de vie des levantins, que la nature de l’île retrouvera son sens profond et sa pérennité au Levant. Ainsi, cette relation évidente qui exprime la solidarité et la dépendance entre le village et la nature de l’île est une condition déterminante de leurs durabilités respectives et de leur avenir commun. 
Cependant les promenades du levant, par leur fonction d’assemblage des territoires privés et par leur situation de balcon exposant le panorama de l’archipel, le soleil et la mer, constituent aussi un élément important de la composition et de la perception paysagère de l’île. En dépassant leurs seules fonctions de desserte pour assumer l’ensemble des fonctions et enjeux d’intérêt public qui leur incombent, enjeux naturels 
hydrauliques d’usage et de paysage, ce maillage de chemins et d’espaces publics peut constituer l’armature paysagère capable d’assembler, de distribuer et révéler les différents territoires et paysages de l’île.
Ainsi c’est ensemble, que la dimension naturelle de l’île restaurée dans le jardin habité, la reconquête de ses jardins nourriciers et la recomposition de l’armature de ses promenades et espaces publics, pourront produire et pérenniser le paysage de l’île. C’est à cette condition que pourra être recomposé sous la canopée reconstituée des arbres du parc naturel, le jardin partagé de l’île du Levant.

à suivre

L’ILE DU LEVANT ET L’ARCHIPEL : JARDIN NATUREL, HABITE & CULTIVÉ  4/6
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