Publié le 29 Avril 2011
Articles avec #ile du levant tag
…
Publié le 16 Avril 2011
Publié le 8 Avril 2011
Publié le 6 Avril 2011
Publié le 2 Avril 2011
Un extrait de
Portrait de Famille, succession Piguet-Chronique de deux mille ans,
par Pierre Hervé Piguet
Chapitre ILE DU LEVANT
" Les tout premiers voyages, juste après la guerre, se firent au départ du Lavandou à bord d’un « pointu », la « Belle Brise », de Loulou-le-Corsaire. C’était pour le moins précaire : les Reymond firent une fois le passage sous le ventre d’une jeep qui occupait la totalité de l’embarcation. Ce ne fut que plus tard qu’il y eut un service public officiel au départ des Salins. On embarquait sur « Notre-Dame de Laghet ».
Ce fut plus tard le « Pampelonne » qui assura la desserte de Port-Cros et du Levant. Le voyage était agréable si la mer était calme mais je me souviens de traversées par temps de mistral où nous fûmes malades comme des chiens. On suivait la côte vers l’est pendant quelques milles. De nombreuses tonnes devaient soutenir des filets anti sous-marins. Une eau bleu-cobalt avec ces merveilleux rais de soleil qui convergeaient vers des profondeurs imprécises.... Deux heures de mer, par beau temps, nous amenaient à Port-Cros, après avoir laissé l’îlot de Bagaud à tribord. Port Cros: sa petite estacade d’où pendaient des viviers grouillant de langoustes, au fond d’une ravissante baie verdoyante.....
La baie de Port-Cros ne connut aucun changement perceptible à l’œil durant toutes les années où nous y transitâmes. De temps à autre, un couple fortuné débarquait pour séjourner dans le seul et très cher hôtel de l’endroit, le Manoir. Un porteur d’occasion, galonné et casquetté emmenait les clients et leurs bagages de cuir vers ce lieu huppé, que je n’eus jamais l’occasion de connaître, ni même d’apercevoir. Débarquement de vivres destinés à la poignée d’habitants du village.
Enfin, dernier bout de navigation en direction du Levant, de L’ILE. Dans ce temps, on débarquait au Grand Avis (se prononce: Aviss).
L’Ile du Levant ne comporte pas de port naturel digne de ce nom et il arriva bien des fois où, en hiver, la vedette ne parvint pas à débarquer ses passagers et dut faire demi-tour en direction de Port-Cros. Nous transbordions nos corps meurtris et nos bagages sur un camion encore plus déglingué que les Cars Varois pour suivre la route en terre, cahoteuse à souhait, qui menait au village. Le nom officiel du village, Héliopolis, n’apparaissait guère que sur l’oblitération de la poste. Je ne suis même pas sûr qu’il y ait eu un service postal dans les toutes premières années après la guerre.
On s’était battu à l’Ile du Levant pendant les derniers jours de la guerre et de nombreuses maisons furent pillées à cette époque. Il me semble qu’on évacua la population civile. Ceux des estivants qui revinrent après la guerre se logèrent dans ce qui restait de leurs bungalows (il n’y avait guère de maisons à l’époque qui méritaient l’appellation de « villas »). Cette première année, notre père nous établit un campement dans deux pièces, en-dessous de la terrasse du Bazar, abandonné, dont oncle Alfred et tante Ju (Alfred et Juliette Reymond) avaient eu la gérance avant-guerre. Il dénicha des lits de camp de l’armée américaine. Ces inconfortables couchettes étaient constituées d’une solide toile vert-militaire tendue comme une peau de tambour sur un châssis démontable en bois. On s’y pinçait régulièrement les doigts pendant l’opération de montage.
Pas d’eau sur place : la citerne était éventrée et le peu d’eau qui avait pu rester au fond avait déjà été siphonné par quelque résident: c’était l’époque de la débrouille. Il fallait se rendre ‘à la source, à mi-chemin du vallon de l’Ayguade (d’où le nom, bien sûr). Nous, les enfants, étions trop petits pour être de corvée d’eau mais je me souviens avoir accompagné l’un ou l’autre de mes parents pour y remplir nos brocs. La source se déversait en fait dans une citerne et il fallait pomper pour remplir les récipients. La source servait également de bain public et il n’était pas rare d’y rencontrer quelque personne en train de se savonner. C’était un lieu fréquenté par moustiques et libellules: ces dernières doivent aimer les lieux humides. Elles nous faisaient un peu peur: piquaient-elles ou non ? "
Publié le 29 Mars 2011
Publié le 21 Mars 2011
Publié le 13 Mars 2011
Publié le 7 Mars 2011
Publié le 3 Mars 2011