Suzy

Publié le 20 Juin 2019

Suzanne Zeiser s'en est allée la veille de cet été 2019. Elle avait 94 printemps.

Merci Suzy pour ton accueil dans ta villa ALOHA, dans ton jardin magnifique, ta participation assidue à la chorale les Voix dans Levant que tu as hébergé la plupart du temps chez toi.

àdié Suzy !

Ci-dessous un extrait de son entretien qu'elle avait donné pour les Cahiers du Levant n°5 "Les Gens du Levant" :

« J'ai découvert l'île du Levant en 1967 pour la première fois. Alsacienne, directrice d'école Maternelle, je n'avais jusqu'ici jamais eu l'opportunité de pratiquer le naturisme.
Ma première expérience naturiste, je l'ai faite dans le Grand Nord finlandais ; ce fut un sauna, suivi d'un bain, nue, dans I ‘eau froide du lac avec toute la famille de nos hôtes. Quelle révélation !
L’année d'après, je débarquais sur l'île. Pour les anciens, le Levant est "l’île". L’île, c'est le lieu ou chacun, à sa façon a vécu le choc d'une rencontre  spirituelle, intellectuelle, physique ou artistique qu'on ne saurait formuler par le langage.
L’île apparaît à tous comme un lieu d'exaltation de l'esprit, des sens, de la vie, un moment de découverte et de partage.
Lorsqu'en 1977, j'eus ici ma propre maison, je l'ai entourée d’un jardin méditerranéen qui fait  le plaisir de tous et qui a suggéré la naissance d'autres.
Je me souviens des soirées à La  Paillote (qui  n'existe   plus), des repas servis à la grande table, dite des "célibataires", là  aussi   toutes nationalités confondues,
Du  pickup  que Toni activait  à la fin du repas  (pommes de terre sous la cendre  et sardines grillées) pour  mettre en  humeur de danser ; pas encore  de sono et de musique tonitruante.

1986 - Photo Richard Destatte
 

Vite les espadrilles abandonnées sous la table et pieds  nus,  c'était la farandole en paréo jusqu’à  1 h  du matin.
Je me rappelle aussi des repas a La Fourmi ou d'une  table à l'autre  on se parlait sans façons et ou parfois on se retrouvait à trois nationalités.
La  nappe   en  papier  blanc servait  alors  aux  dessins aux mots qu'on n'arrivait  pas à traduire à l'un ou à l'autre.
En fin de repas,  elle  était un vrai  dictionnaire, le plus passionné l'emportait   comme une relique
Maintenant, du haut de mes 86 ans,  je peux conclure sereinement :
Si on sait être nu, on sait être libre, être soi-même et se contenter d'apparaître  comme celui qu'on est vraiment.
Et toutes les discussions à venir  n'y changeront rien  !

Cahiers du Levant n°5 - Gens du Levant - Agir Ô Levant 2012

 


 

Rédigé par HODIE

Publié dans #La vie locale, #Ile du Levant

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