Les pièges, suite...

Publié le 18 Janvier 2020

Un extrait du Cahiers du Levant 4 : HONOR 1932-1942 par son fils Léonard Lassalle
Editions Agir Ô Levant 2009

Page 28

.....Sylvette était ma grande sœur et moi, le petit frère, j'étais impressionné par son assurance. Et quel privilège quand elle me témoignait de l'intérêt ! En général, lorsqu'elle n'avait personne sous la main pour jouer, elle s'ennuyait. Ces jours-là, elle proposait " viens dans le maquis, on va faire sauter les pièges ". C'était la guerre, on ne trouvait rien à manger sur l'île. Un homme, Maurice Combe, pour améliorer son ordinaire, dénichait à l'aide de pièges métalliques puissants des oiseaux et des petits animaux pour les vendre aux occupants de l'île. Ma sœur me prenait par la main et on fouillait le maquis, parfois loin de la maison, pour trouver ces horribles engins qui torturaient les oiseaux. Quand on tombait dessus, c'était drôle, excitant ! On s'approchait et on jetait des cailloux sur les pièges. On savait qu'on les avait eu au claquement qu'ils faisaient en s'éjectant dans les airs.

   Un jour, comme on rentrait d'une de ces expéditions de sauvetage, on entendit, près de la maison, une voix menaçante. C'était Maurice qui vociférait ; " vos satanés gosses déclenchent mes pièges, dites-leur que si je les attrape, je leur arrache les oreilles ". Sur ces menaces, on partait se cacher loin et attendîmes un long moment avant de sortir. "Cette activité est sa seule source de revenu", nous expliqua plus tard ma mère, " mieux vaut le laisser tranquille, lui et ses pièges "......

 

Rédigé par HODIE

Publié dans #La faune, #Ile du Levant, #Histoire, #Agir O Levant

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