Naturisme n°138 du 12 février 1931, avec la 1ère publicité pour l'île du Levant en dernière page
Collection AJM
Une nouvelle réalisation
L’ILE DU LEVANT
Dont la beauté grandiose s’étend sur près de mille hectares, s’organise pour devenir
LE PREMIER CENTRE NATURISTE DU MONDE
es naturistes français disposaient jusqu’à ce jour d’un centre de week-end ou de petittites vacances, dont la réputation était rapidement devenue mondiale : l’Ile des Naturistes, la Physiopolis de la Seine, réalisée, il y a deux ans à peine, par les docteurs Gaston et André Durville.
Mais les amants dela nature étaient contraints, pour leurs grandes vacances, à se réfugier, comme tout le monde, sur les plages mondaines où – paradoxe étrange - ils devaient abandonner le slip ou le cache-seins de Villennes, pour revêtir la classique tenue de plage, afin de satisfaire aux prescriptions surannées des municipalités pudibondes.
Poursuivant inlassablement le programme de leurs réalisations pratiques, les docteurs Gaston et André Durville, puissamment aidés, moralement et financièrement, par l’élite des premiers fondateurs du centre de Villennes, viennent de réaliser, avec le concours de personnalités parisiennes comme M. Bastier du Vignaud, l’achat d’une société anonyme : la Société des Iles d’Or.
Cet achat met entre les mains du monde naturiste une des trois fameuses îles d’Hyères : l’île du Levant, partie en propriété, partie en location.
L’île du Levant étend ses 1 000 hectares de nature sauvage sur la Méditerranée, sous le ciel bleu de la ravissante Côte des Maures, à proximité des îles de Porquerolles et de Port-Cros.
La Physiopolis de la Seine reste ce qu’elle était : une île délicieuse, à proximité de Paris, où, pendant la belle saison, des milliers de naturistes parisiens continueront à passer, en toute liberté, d’agréables dimanches ou de charmants week-end.
Avec l’île du Levant va naître la Physiopolis de la Méditerranée, l’Ile des Naturistes de la Côte des Maures, l’Héliopolis français, où les naturistes du monde entier, appartenant à toutes les classes de la société, riches ou pauvres, artisans, ouvriers, viendront en toute saison, fraterniser, au cours de leurs grandes vacances, cordialement unis dans le même idéal de santé par la vie saine et simple.
Des terrains seront mis en vente à ceux qui voudront édifier leur villa, ou plus simplement possèder, en toute propriété, un lopin de terre à défricher, à mettre en valeur.
Des emplacements seront loués à ceux qui préféreront passer leurs vacances sous la modeste tente de toile.
Des tentes fixes, des bungalows seront édifiés pour la location.
Des auberges coquettes, propres, gérées par des naturistes où l’on n’empoisonnera pas les convives, recevront ceux qui voudront se délivrer du souci de la popote quotidienne, et logeront confortablement et à prix raisonnable ceux qui préféreront le confort de la civilisation à celui de la nature.
Un droit de séjour sera perçu. Mais il sera assez minime pour permettre aux plus modestes bourses des vacances agréables et économiques, dans le plus splendide cadre du monde.
Le centre international de l’Ile du Levant, bien que géré par une société anonyme, sera, au même titre que celui de l’Ile de Médan, une œuvre humanitaire et sociale. Ses fondateurs n’ont accepté la lourde tâche de sa création et de sa gestion qu à cette condition primordiale.
Bientôt, dans la nouvelle « île bienheureuse », face au soleil levant, flotteront les couleurs de la Société Naturiste, symbole de la santé, d’énergie, de fraternité…
Revue NATURISME, le grand hebdomadaire de la culture humaine n°138 du 12 février 1931