Dans le guide de 1959

Publié le 25 Octobre 2019

Extrait de "L'ILE DU LEVANT, NOUVEAU GUIDE NATURISTE", une édition spéciale de la Revue Naturiste Internationale de 1959

extrait de l'article " LEVANT NEW-LOOK " de Jean-Albert Foëx

LES TEMPS NOUVEAUX

Depuis que les Crétois et les Phéniciens relâchaient à l'île du Levant et laissaient tomber par-dessus bord les amphores qu'aujourd'hui recherchent les plongeurs, en dépit de la volonté naturiste - originellement orientée vers la rusticité - le Levant a atteint son plus haut point de confort matériel.

Dans l'épaisseur instantanée des maquis, on ne risque plus que la rencontre de petits serpents craintifs satisfaits d'être apprivoisés. Seuls les moustiques, qui attaquaient déjà les Phéniciens barbus, restent irréductibles et agressifs. Si l'envie vous prend de passer une nuit à la belle étoile, sur le seuil doucement mobile de la mer, n'oubliez pas, poètes, de vous saucissonner dans une double moustiquaire, sans quoi les insectes laborieux ne laisseraient de vous sur la plage que votre bracelet-montre et vos fausses dents.

Notre paradis a son serpent, cela va de soi, ses moustiques et sa gentillesse.

Gentillesse, écrit Littré, qualité de celui qui plaît, en parlant des personnes (l'idée de bonne race; qui est le sens propre de gentil, ayant amené celle d’agrément, d'élégance).

La gentillesse au Levant ne prêtent guère l'oreille aux charlatans, marchands d'orviétan et de doctrines censées défendre et promouvoir une vie intelligente.

Ils pensent que rien ne préserve mieux vie et intelligence qu'une falaise de rochers, qu'un bateau bien taillé permettant de filer au large.

Pour prendre congé, aussi illimité que possible, de la crasse des habitudes, le bateau choisit les îles.

Raisons suffisantes pour que le Levant garde notre affection. Son détachement géologique du continent va de pair avec notre détachement d'un monde assourdissant, mortifié ou ennuyeux.

Ainsi s'obtient un confort spirituel qui fâchera les poètes maudits syndiqués  et les angoissés professionnels, mais qui permet de porter sur toutes choses un regard serein.

L'homme moderne s'acharne à lancer vers le ciel des machines qui égratignent les espaces où les distances se comptent en années-lumière.

L'homme naturiste prend ses distances, se contente de rapports primitifs avec le soleil, évalue son bonheur terrestre en heurs de lumière.

En ces heures que le Levant, new-look et éternel; lui prodigue sans compter

Rédigé par HODIE

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